Extrêmement fin, tantôt discret, parfois pleinement exposé, le ressort de barillet est une pièce qui requiert une minutie des plus exigeantes. Située à Bienne, Générale Ressorts en a fait sa spécialité depuis plus de 150 ans et propose aux acteurs de l’horlogerie son expertise en la matière.

Générale Ressorts emploie plus de 70 collaborateurs qui œuvrent avec une dextérité extrême. Au cours de ces trois dernières années, la société a doublé son chiffre d’affaires et presque tout autant son personnel. Comptant plus de 10’000 références actives, 150 nouvelles créations par année et une trentaine d’opérations de micromécanique et microprécision par référence, la maison se positionne comme un acteur incontournable de la branche horlogère.

Une histoire qui rassemble

Issue de la fusion de plusieurs concepteurs de ressorts de barillets, dont le plus ancien a été fondé en 1857, la maison biennoise a vu le jour durant la crise du quartz. Il y avait alors une dizaine de fabricants de ressorts actifs qui ont décidé de s’unir pour survivre. Générale Ressorts est ainsi née.

En 2009, la firme a rejoint le groupe Acrotec et bénéficie depuis du savoir-faire fédéré entre les maisons sœurs. Ce n’est désormais plus uniquement le ressort simple qui est produit, mais également le barillet complet. «Cette synergie des savoir-faire du groupe se situe surtout au niveau de la fabrication des composants, plusieurs sociétés étant de véritables spécialistes du  décolletage. Cette démarche nous offre des avantages en termes de communication, de délais, de flexibilité, de réactivités, etc.», relate Alberto Sicco, directeur du site biennois.

La nécessité de fournir un service complet est devenue essentielle, Générale Ressorts étant parmi les premières sociétés à avoir proposé une fonction dans son intégralité et non plus uniquement un composant. «Notre société était visionnaire dans cette démarche. Comme tout changement dans une industrie, cela a pris du temps à être intégré dans les esprits. Aujourd’hui, le barillet complet est notre premier produit», continue le dirigeant.

Savoir-faire de pointe

Au vu de la complexité grandissante des calibres manufactures, les marques horlogères réalisent de plus en plus des mouvements maison. Avec cette évolution, le nombre de références de Générale Ressorts a considérablement augmenté.

La société possède le savoir-faire et l’expertise qui permettent d’aller au-delà d’une simple exécution de plan. Elle apporte les modifications nécessaires (techniques, mais également en termes de design), aussi subtiles qu’elles puissent être, que ce soit pour une grande série ou pour un petit lot répondant aux critères du Poinçon de Genève. «Quand un projet particulièrement pointilleux se présente à nous, nous nous donnons les moyens d’atteindre les objectifs afin d’élargir encore plus la palette de nos compétences», ajoute Alberto Sicco.

Du projet à la réalisation

Quand Générale Ressorts reçoit des demandes d’offre incluant les plans, elle entreprend une première étape qui consiste à analyser la faisabilité du projet. Pour commencer, elle effectue une simulation du ressort grâce à un algorithme maison.

Une analyse minutieuse des plans des composants décolletés est effectuée. Générale Ressorts réalise cette étude afin de s’assurer que la fonction finale du ressort ou du barillet complet soit garantie (frottement, retenue du couvercle lors de tests de chocs, etc.). «Un barillet complet a une valeur supérieure à la somme de ses composants en raison de notre expertise incluse. Tout au long du processus, nous appliquons des contrôles qualité qui évitent au client d’avoir à les réaliser ultérieurement», s’est exprimé Alberto Sicco

Méthode

Au fil de son évolution, Générale Ressorts a été amenée à documenter et formaliser toutes les opérations nécessaires pour la conception des différentes références. Quand l’opérateur reçoit un ordre de fabrication, les données sont accompagnées d’une fiche technique détaillant opération après opération. Le savoir-faire se retrouve ainsi lié aux compétences de l’entreprise et non plus à celles d’un collaborateur. Ces modes opératoires permettent également l’intégration rapide de nouvelles personnes.

Afin de renforcer son personnel, la société travaille également avec la Fondation Battenberg à Bienne. Certaines opérations étant répétitives et accessibles, la maison propose des postes aux personnes en situation de réinsertion professionnelle. Elle accueille également des stagiaires provenant principalement d’écoles techniques régionales.

Nivaflex et Bioflex

Depuis les années 60-70, la fabrication du ressort de barillet préconise l’utilisation du Nivaflex. Cet alliage possède d’excellentes propriétés, mais révèle cependant certains risques. Il n’y a effectivement qu’un seul fabricant au monde – en Allemagne – qui fournit toute l’industrie horlogère suisse, ce qui représente un réel danger d’approvisionnement.

Ce matériau est également composé de béryllium, une matière qui actuellement ne concerne aucune règlementation REACH, mais se trouve sur la sellette. Une restriction, voire même une interdiction d’utilisation à long terme, n’est pas totalement écartée.

Afin de pallier ces problématiques et dans le but d’améliorer la performance des ressorts de barillet, Générale Ressorts a développé et breveté le Bioflex, un matériau ne contenant aucune matière susceptible d’être un jour interdite. Cet alliage a démontré des performances mécaniques supérieures au Nivaflex, avec comme effet direct une optimisation de la réserve de marche et des performances chronométriques du garde-temps. Depuis sa première apparition sur le marché il y a quelques années, le Bioflex a bénéficié de deux années d’études supplémentaires afin de renforcer, sécuriser et assurer son industrialisation, en petites et grandes séries.

Avec la réalisation prochaine d’un nouvel atelier d’assemblage, Générale Ressorts s’agrandit et se prépare à répondre positivement aux demandes futures. Cette perspective de croissance, qui se traduit également par l’acquisition d’une nouvelle machine destinée à l’assemblage automatique de barillets complets chez Petitpierre, témoigne de sa volonté de ne jamais cesser d’innover et de toujours repousser les limites.

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